Je voudrais n’être pas

Magdala

Je voudrais n’être pas
pour voler dans les océans,
naitre pas où n’être point
pour nager dans tes ciels.
Regarde le lit-là,
c’est le printemps,
tombe dans mes bras,
s’ouvre les heures
et les fleurs.

Je voudrais n’être pas
retenue dans les vergers
de pétales blancs,
naitre pas ou n’être point,
me poser sous l’éther,
regarder le bleu
infini.

Je voudrais naitre pas
ma détermination sauvage,
heureuse de mon sors
dérobée sous les tapis de feuilles.
Vois le mu-gai
ravir le jardin,
on dira que c’est le matin.

Laisse le lilas
parfumer l’étreinte
d’un monde à créer.
Naitre là
de tout mon être,
te donner l’amour,
abysse des vivants,
perles boréales
sur ta bouche ouverte.

J’aurais voulu
ne pas être en cette rose
de printemps,
brulée au soleil d’été.
J’aurais voulu n’être
que le souffle
qui te parle doucement
de cette vie au-delà
de toutes nos empreintes.

Mais puisque, divinement,
nous avons posé nos semblants
pour naitre en nos corps
maitres et magiciens
sur l’île de nos étreintes,
voici l’étoile qui s’amuse
à nous rappeler notre sacrifice
le brouillard, le bateau
et notre orgueil
sont l’hôtel des anges.

Je ne voulais pas être,
ne voulais pas naitre au lilas,
juste flotter
sous les grands ciels d’éternité.


Voici le printemps
avec son muguet,
le lit-là est défait,
il a la beauté tranquille,
le sourire des navires
qui écoutent le chant des grillons
quand s’approche la terre.